sucer le citron
acidité douce-amère
des étés de l’enfance
le noyau de pêche et Manon
goût paisible dans la bouche
rondeur de la mer
aux crocs tendres
et aiguisés
le rire de Julien
qui cogne avec rudeur
sur la peau de l’amitié
comme un coup de soleil
la tristesse tranquille
de Damien
chaleur enveloppante
qui se répand dans le ventre
infusion de tendresse
dans le bol complice
du silence
de notre amour
nous boirons à nouveau
le thé et la bière
les ivresses les mots
et le cœur qui se serre