effeuiller aux doigts la menthe
je me souviens le lierre de jadis
aux ruines d’un mur
pierres d’un autre temps
les nœuds ne se nouent plus
vertèbres sur la colonne
verte de l’azur
je me souviens
on se voyait grandir
on se voyait éclore
des herbes en notre sein
des fleurs en notre cœur
mais tout ce qui demeure
semble mourir de vivre
un autre jour
sous le même soleil
sans doute la vie est cette lente agonie
vainement nous tentons
de retenir les souffrances
marquer la pierre de nos tiges
sans doute la vie est cette lente agonie
effeuiller aux doigts la menthe
pour qui alors cette odeur
cette joie humide
au bout des doigts ?